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MULLER RÉGIS, Technicien métiers du son

47 ans, Intervenant Technicien Son, Paris

Quel a été votre parcours jusqu’à devenir ingénieur du son ?

Je suis diplômé de la SAS à Bruxelles, où j’ai réalisé un mémoire sur la voix off. Ma formation m’a donné une base technique solide et une approche sensible du son à l’image. Avant cela, j’avais aussi un an de formation musicale classique, jazz et électro, qui m’a donné un rapport intuitif au son.

Vous travaillez autant en fiction qu’en documentaire. Quelle est votre approche du son dans ces deux formats ?

En fiction, les exigences techniques sont très fortes. Cela m’a permis de développer une rigueur que j’applique ensuite dans le documentaire, où l’on cherche à capter l’émotion de manière plus libre. Je pense qu’un bon ingénieur du son doit savoir naviguer entre ces deux mondes. J’aime suivre un projet de la prise de son jusqu’au mixage, pour garantir une vraie cohérence sonore.

Vous avez collaboré avec de grands noms comme Wim Wenders ou Jacques Martineau. Qu’en retenez-vous ?

Avec Wim Wenders, j’ai travaillé sur Le Sel de la Terre, un projet marquant par sa force visuelle et sonore. Avec Ducastel et Martineau, j’ai participé à plusieurs longs-métrages très libres et engagés. Ces collaborations m’ont appris à comprendre la vision du réalisateur et à traduire des intentions artistiques en matière sonore.

Comment votre parcours musical influence-t-il votre travail à l’image ?

La musique m’a appris à écouter, à sentir les rythmes, à jouer avec les silences. Je gère aussi un label et fais partie de groupes électro-jazz. Cette créativité parallèle nourrit mes projets son à l’image, où le mixage devient presque une composition.

Vous enseignez également le son. Qu’est-ce qui vous plaît dans la pédagogie ?

J’aime transmettre avec bienveillance. Mon objectif est d’accompagner les étudiants à devenir autonomes, curieux et responsables. J’essaie de leur donner les outils pour penser par eux-mêmes et développer une vraie exigence artistique.

Que pensez-vous des étudiants que vous avez rencontrés chez Studio M Paris ?

J’ai été agréablement surpris par leur niveau global. Il y a une vraie curiosité, une envie de faire bien. Certains ont montré une très belle écoute et une réelle sensibilité artistique.

Un dernier conseil pour les futurs professionnels du son ?

Il faut développer sa technique, mais surtout affirmer un point de vue. Il ne suffit pas d’exécuter : il faut proposer, écouter, débattre. Et toujours garder un esprit critique, même face à une machine ou à une image.