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MULLER RÉGIS, Technicien métiers du son

47 ans, Intervenant Technicien Son, Paris

Quel a été votre parcours jusqu’à devenir ingénieur du son ?

Je suis diplômé avec grande distinction de l'INSAS à Bruxelles avec pour mémoire de fin d'études les mécanismes du commentaire dans le documentaire. Ma formation m'a donné une base technique solide et une approche sensible du son à l'image. Avant cela, j'ai baigné dans la musique classique, jazz et électro, ce qui m'a donné un rapport intuitif au son. Notamment la pratique du piano, du saxophone et plus tard des sampleurs. 

Vous travaillez autant en fiction qu’en documentaire. Quelle est votre approche du son dans ces deux formats ?

Je collabore avec Wim Wenders depuis une douzaine d'année. Notamment sur Le Sel de la Terre ( César du meilleur film documentaire & Prix Spécial Un certain Regard Festival de Cannes), un projet marquant par sa force visuelle et sonore. 

Avec Ducastel & Martineau, j'ai participé à plusieurs longs-métrages très libres et engagés où j'ai pu suivre mon travail depuis la prise de son direct jusqu'au montage son, et ainsi assurer une cohérence dans la continuité sonore, notamment sur "Nés en 68" (Grand Prix du Son Festival du Film HD de Paris).

Ces collaborations m'ont appris à comprendre la vision du réalisateur et à traduire des intentions artistiques en matière sonore. 

Vous avez collaboré avec de grands noms comme Wim Wenders ou Jacques Martineau. Qu’en retenez-vous ?

Avec Wim Wenders, j’ai travaillé sur Le Sel de la Terre, un projet marquant par sa force visuelle et sonore. Avec Ducastel et Martineau, j’ai participé à plusieurs longs-métrages très libres et engagés. Ces collaborations m’ont appris à comprendre la vision du réalisateur et à traduire des intentions artistiques en matière sonore.

Comment votre parcours musical influence-t-il votre travail à l’image ?

La musique m’a appris à écouter, à sentir les rythmes, à jouer avec les silences. J'ai aussi géré un label jazz soul électro qui m'a permis de jouer sur scène avec des musiciens comme Laurent de Wilde, Heddie Henderson, Rick Margitza, Guru... Cette créativité parallèle nourrit mes projets son à l'image, où le mixage devient presque une composition. 

Vous enseignez également le son. Qu’est-ce qui vous plaît dans la pédagogie ?

J’aime transmettre avec bienveillance. Mon objectif est d’accompagner les étudiants à devenir autonomes, curieux et responsables. J’essaie de leur donner les outils pour penser par eux-mêmes et développer une vraie exigence artistique.

Que pensez-vous des étudiants que vous avez rencontrés chez Studio M Paris ?

J’ai été agréablement surpris par leur niveau global. Il y a une vraie curiosité, une envie de faire bien. Certains ont montré une très belle écoute et une réelle sensibilité artistique.

Un dernier conseil pour les futurs professionnels du son ?

Il faut développer sa technique, mais surtout affirmer un point de vue. Il ne suffit pas d’exécuter : il faut proposer, écouter, débattre. Et toujours garder un esprit critique, même face à une machine ou à une image. Il faut se faire confiance et s'écouter.